Bio Malmuse
L’épopée de La Malmuse
L’épopée de La Malmuse est mon principal projet artistique et représente une longue suite à tiroirs où je revisite l’histoire de la peinture.
C’est l’histoire d’une artiste effrontée qui entraîne sa Muse malmusesque consentante, juchée sur la croupe de son cheval, pour franchir la Porte du Féminin Sacré et s’aventurer dans les territoires inexplorés des questions de genre.
De l’autre côté de cette porte, la Malmuse – modèle archétypal masculin empreint d’une grâce toute féminine – vient remplacer les femmes dans les grands archétypes de l’histoire de la peinture. En effet, je le représente à la place des femmes dans les tableaux en réécrivant une histoire de la peinture qui m’est très personnelle puisque je pastiche aussi bien des œuvres et des artistes très connus du grand public que d’autres qui sont plus confidentiels. Leur sélection est purement subjective mais passe par tous les styles et toutes les époques, de Botticelli à Martine Orsoni.
On reconnaît la Malmuse à son corps svelte, élancé, sans musculature ostentatoire, à son abondante et longue chevelure brune bouclée, à sa barbe surmontée d’une moustache qui rebique et à son inimitable vitiligo.
À l’origine, cette série de portraits et de nus est née d’un désir intime et ludique : peindre ma muse à la manière du Nu couché de Modigliani, puis imaginer la Vénus de Botticelli et bien d’autres figures emblématiques de l’idéal féminin incarnées par lui. Tout est parti d’une rencontre et d’un plaisir presque enfantin à créer librement, portée par l’inspiration.
Très vite, alors que mon premier tableau n’était pas encore achevé, j’ai compris par les réactions qu’il suscitait qu’un homme nu, vulnérable et sensuel dérange. Une image inédite, car l’histoire de l’art a davantage fixé l’homme dans des représentations guerrières, viriles et conquérantes, tandis que la femme a été presque systématiquement érotisée, parfois même dans les sujets tragiques, comme dans « Les Femmes Souliotes » d’Ary Scheffer qui dépeint le suicide collectif de ces femmes grecques qui ont préféré se jeter du haut d’une montagne avec leurs enfants plutôt que d’affronter les janissaires turques qui venaient de prendre leur village.
Cette épopée malmusesque m’a révélé que cette exploration picturale ne cessait d’ouvrir de nouvelles pistes, tant artistiques que réflexives, sur nos modes de représentation des sexes. Elle appelle à dépasser les carcans de valeurs qui enferment plutôt qu’ils n’émancipent.
Le but premier de ces tableaux est de célébrer la tendresse, l’amour, l’espièglerie, la légèreté. C’est une ode à la liberté et à la joie. Par effet de miroir, ces œuvres révèlent aussi ce qui manque à notre inconscient collectif.

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